Haïti, très brève histoire, par Rouvio St-Jean. Rouvio St-Jean est un écrivain haïtien, il habite à Montréal

Author: Jacqueline Jean Baptiste |

Haïti, Très brève histoire

Par Rouvio St-Jean

Durant l’époque coloniale, Saint-Domingue redevenue Haïti était habitée par trois classes d’individus de statut très différent. Il y avait la classe des blancs, celles des affranchis et celle des esclaves.

La classe des blancs étaient composée de gens venus d’Europe dans l’espoir de s’enrichir rapidement. Parmi eux, on trouvait des scélérats qui avaient échappés à la justice de leur pays, des officiers reformés ou remerciés, et enfin des blancs qui avaient pris naissance dans l’île et dit «blancs créoles ». Cette classe avait la primauté dans tout. Elle tenait tous les pouvoirs, même celui de tuer.

La classe des affranchis réunissait tous les mulâtres, et aussi certains noirs que le maître blanc voulait récompenser et quelques femmes noirs qui occupaient la fonction de femme de maison. Les affranchis étaient mal vus des blancs. Ils n’avaient aucun droit civil, politique ou social.

Au bas de l’échelle siégeaient enfin la classe des noirs qui constituait le gros de la population sur l’île. Les premiers noirs arrivèrent en 1503 dans la colonie.

Transportés d’Afrique pour venir combler le manque de main d’œuvre survenu avec la disparition des Indiens décimés par les maladies venues d’Europe et les durs travaux des mines. Embarqués sur des gros bateaux appelés «négriers », ces malheureux étaient entassés comme des animaux et devaient périr en grand nombre durant la traversée. Ceux qui arrivèrent vivant sur l’île comprirent tout de suite le sort qui leur était réservé. En effet, ils connurent des souffrances atroces. Ils étaient des esclaves comme l’a bien défini Dantès Bellegarde : «C’est une chose livrée aux caprices du maître, une machine dont il faut tirer le plus de travail possible. Mal nourris,

Rouvio St-Jean est un écrivain Haïtien. Il habite à Montréal

maltraités, ils aspiraient un jour à une délivrance : la mort, car en ce jour faste, leur âme retournera en Afrique rejoindre les siens.

Les esclaves représentaient la principale cause du progrès économique de la colonie. Leur présence transforma l’île à tous les niveaux. Le commerce, l’agriculture, tout fonctionnait à merveille. Le commerce extérieur de l’île dépassait à un moment donné les 240 millions de francs, plus que les ÉtatsUnis. D’où le surnom qu’on donna à l’île : La perle des Antilles.

Les esclaves subissaient pendant longtemps leur condition. Mais ils attendaient un moment propice pour se révolter. C’e fut à la faveur d’une cérémonie désormais très célèbre organisée au Bois Caïman dans la nuit du 22 au 23 Avril 1791 que le mot d’ordre du soulèvement général des esclaves fut donné par Boukman. Mais Ce dernier périt dans un combat. À sa mort, les insurgés jurèrent de continuer la lutte pour obtenir leur liberté. Rien ne pouvait les arrêter. Cette révolte qui prenait naissance dans le Nord, gagnait maintenant l’Ouest et le Sud. La France, pour mettre fin à ce qu’elle appelle le désordre envoya une commission dans l’île pour rétablir la paix. Sonthonax, le membre le plus actif de la commission avait écrit un jour : «Les terres de Saint-Domingue doivent appartenir aux Noirs. Ils les ont acquises à la sueur de leur front. » C’est ainsi que le 29 Août 1794, il décréta la fin de l’esclavage. Mais en 1802, Napoléon Bonaparte jugea qu’il fallait rétablir l’esclavage. Toussaint Louverture qui occupait une fonction importante dans la colonie représentait un obstacle à ce retour en arrière; il s’y opposa férocement. Invité à se présenter dans un rendez-vous par le général Brunet pour lui demander conseil en vue de rétablir l’ordre dans l’île. C’était un piège. Toussaint fut arrêté et déporté en France. À son départ, il prononça ces paroles célèbres : » En me renversant, on n’a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l’arbre de la Liberté des noirs, il repoussera par les racines parce qu’elles sont profondes et nombreuses. Il mourut le 7 Avril 1803 au fort de Joux en France. En effet, pour poursuivre la lutte, l’armée indigène choisit Dessalines comme chef pour mener les opérations. Et, en novembre 1803, la bataille sanglante de Vertières consacra la victoire des troupes de Dessalines. L’armée de Rochambeau a été taillée en pièce. Le Premier Janvier 1804, la proclamation de l’indépendance d’Haïti eut lieu aux Gonaïves devant une foule immense qui répéta d’une seule voix : « Vivre

Rouvio St-Jean est un écrivain Haïtien. Il habite à Montréal 3 libre ou mourir. Mais Thomas Jefferson comme les Français, refusèrent de reconnaître cette indépendance. Cette armée victorieuse conduite par Dessalines et ses généraux, prirent ensuite le chemin de plusieurs pays de l’Amérique du Sud pour les aider à conquérir leur indépendance en leur fournissant armes, munitions, conseils et troupes. Le défunt président Hugo Chavez ne ratait jamais une occasion pour rappeler aux peuples de son pays, le Venezuela, la contribution de cette armée dans leur lutte pour leur indépendance.

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