Haïti et la Renaissance de Harlem, par Peggy Brooks-Bertram, Dr.P.H., Ph.D.

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Haïti et la Renaissance de Harlem, par Peggy Brooks-Bertram; traduit de l'anglais par Marlye Monfiston

L'Art d’Haïti, une force à toute épreuve et les documents éducatifs qui l’accompagnent ont une valeur extraordinaire, non seulement pour les arts visuels et l’histoire d’Haïti, mais aussi pour l’histoire des Etats-Unis.

A titre d’exemple, l’une des périodes les plus importantes de l’histoire afro-américaine est la Renaissance de Harlem, qui mit particulièrement l’accent sur les oeuvres des artistes noirs, incluant ceux d’origine haïtienne.

En 1925, Alain Locke formula l’idée du “nouveau nègre” et exhorta les artistes noirs des Etats-Unis à reprendre possession de leur héritage et à embrasser “le potentiel créateur unique de leur propre patrimoine racial naturel.”

Aaron Douglas était un peintre et graphiste afro-américain particulièrement important de la Renaissance de Harlem. Il joua un rôle clé dans la Renaissance de Harlem des années 20.

Plus tard dans sa carrière, il reçut une bourse de la fondation Julius Rosenwald en 1938, ce qui lui permit de financer un voyage de peinture en Haïti et dans plusieurs autres îles des Caraïbes.

William Edouard Scott était tout aussi important. Il reçut lui aussi une bourse de la fondation Rosenwald pour se rendre en Haïti et y peindre. Il réalisa 144 peintures et dessins en Haïti. La plupart d’entre eux dépeignaient des scènes de la vie de tous les jours des haïtiens et le gouvernement haïtien fit la promotion de son exposition. Il joua un rôle majeur en stimulant l’art haïtien au milieu du vingtième siècle. Ses déclarations théoriques eurent comme résultat le mouvement artistique connu sous le nom de Renaissance de Harlem.

En Haïti, le Dr. Jean Price Mars débuta un projet similaire, incitant les artistes haïtiens à regarder du côté de leur patrimoine africain et à exalter les traditions venues par la traîte des esclaves. Avec le retrait (ou départ) des Marines d’Haïti en 1934, il y eut une fascination pour l’île et pour sa mythologie et celle-ci se manifesta de façon intéressante aux Etats-Unis, en passant par des tableaux musicaux mis en scène et des pièces sur Broadway, par exemple Black Mac Beth (1926) et Haïti (1938).

En 1937, quant aux arts visuels, une série de peintures à panneaux multiples fut créée sur la vie et les actions de Toussaint L’ouverture, l’ancien esclave devenu chef militaire de la révolution haïtienne. Cela donna lieu à 41 peintures qui éblouirent les spectateurs lors d’une inauguration à Baltimore en 1939. Ces peintures “étaient remarquables non seulement à cause de leurs couleurs vibrantes et leur force narrative, mais également à cause de leur franche et impénitente allusion à une conscience noire”. Même cinq ans après la fin de la Renaissance de Harlem, il y avait encore un vif intérêt pour les oeuvres qui illustraient Haïti et son histoire.

Jacqueline Jean-Baptiste, avec son film L'Art d’Haïti, une force à toute épreuve, demande à nouveau aux spectateurs de partout, ainsi qu’aux enfants et adultes haïtiens, d’être fiers des accomplissements du peuple haïtien et d’Haïti en général. Avec cette oeuvre remarquable, Jean Baptiste amène le spectateur sur l’île historique qu’est Haïti. Elle présente au monde entier, de façon forte, des peintures actuelles de fiers artistes d’Haïti, de même que de la musique haïtiano-cubaine qui enrichit le film. Les enfants et adultes du monde entier pourront faire un lien entre les arts visuels de cette importante période d’histoire et les nombreux succès du people haïtien, tel qu’exprimés à travers ces peintures.

Références utiles :

Rhapsodies in Black: Art of the Harlem Renaissance

https://www.google.com/search?tbo=p&tbm=bks&q=isbn:0520212681

Richard J. Powell, David A. Bailey, Hayward Gallery - 1997 Cary D. Wintz. The Harlem Renaissance. A History and an Anthology. Brandywine

Press. 2003

 http://www.biography.com/people/aaron-douglas-39794

De Veaux, Alexis. 1995. "Bold Type: Renaissance Woman." Ms. Magazine, May/June, 73. Ferguson, Sally Ann. 1987.



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